samedi 20 mars 2010
Miscellanées II (billets initialement publiés sur Facebook)
The Devil's Rejects (2005)
(Publié le 22 février 2010)
En voilà un dont on n'attendait cinématographiquement rien et qui, après deux premiers films surprenants, nous a prouvé qu'on avait eu raison. Pourtant, même s'il est gangréné par 1 ou 2 scènes au comique lourdingue incongru et un final ridicule, le deuxième film de Rob Zombie offrait beaucoup d'occasions de bicher ferme et donnait à espérer que la relève était là, qui, avec Tarantino et Rodriguez, allait œuvrer à la résurrection des grindhouse flicks. Les frères Weinstein avaient d'ailleurs cru flairer le bon bourrin à intégrer dans l'écurie. La suite leur prouvera que non. Certes, on pouvait déjà sentir dans ce Devil's Rejects, que RZ avait une fâcheuse tendance à partir un peu dans tous les sens pour arriver nulle part. Cependant, à la différence de la bouillie infâme que sont les 2 remakes du Halloween de Carpenter, The Devil's Rejects est un joli petit film "à la gloire" du White Trash, servi par une photo et un sens de la composition plus que surprenants pour le travail d'un quasi-débutant. Le casting aussi est remarquable et fait montre d'une connaissance et d'un amour du cinéma de genre solide et sincère. Outre la présence de Sid Haig, Danny Trejo et Geoffrey Lewis, on y apprécie l'utilisation d'un talent honteusement sous-exploité : William Forsythe (inoubliable dans des films comme American Me ou The Lightship). Beaucoup d'efforts donc pour essayer de rendre "sexy" (et attachants ?) une bande d'assassins, violeurs, nécrophiles, poursuivis par un shérif ivre de vengeance et prêt à tout pour les arrêter. Outre le Free Bird des Skynyrd qui clôt le film, on entend au générique de début le Midnight Rider des frères Allman. Un magnifique écrin pour ce qui n'est certes pas le joyau de la décennie, mais une balise à ne pas rater pour tout amateur de road-chase-revenge-gore movie.
Une Affaire privée (2002)
(Publié le 15 février 2010)
Depuis que je fais mon malin sur ce mur pour des bienveillants triés sur le volet, je me suis rarement donné l'occasion de clamer par l'exemple mon amour pour le cinéma français. Et pour cause. Il y a encore dix ans, je suivais avec goût des Desplechin, ainsi que des... et des... Bon, quoi qu'il en soit, depuis son Conte de Noël, même le Nono, j'ai décidé de ne plus le suivre que de loin. Et si je garde toujours un oeil sur ce que font Gaspar, Jan et Mathieu K et la génération "émergente" des cinéphages nourris à Starfix, L'Ecran fantastique et Mad Movies, il y a un cinéaste français (écrivain également, paraît-il) que j'ai toujours envie de citer quand j'en viens à discuter de ciné hexagonal, c'est Guillaume Nicloux. Passons d'emblée sur son excursion désastreuse dans l'univers de Grangé, pour citer ses 4 autres films (faciles à louer ou à acheter en discount online) : Le Poulpe, Une Affaire Privée (mon préféré), Cette Femme-là et La Clé. Sous influence totale d'un cinéma 60s et 70s français où les dialogues étaient rois et incarnés par des "gueules", Nicloux est un virtuose de la plume, qui n'en néglige pas pour autant l'esthétique de ses films. Cette Femme-là, photographié par PW Glenn (qui se souvient de Terminus ?), est un magnifique film terriblement noir, qui excelle dans l'art du contre-temps, flirte délicatement avec le fantastique et nous traîne dans une France glauquissime fascinante. Si le fil narratif n'est malheureusement pas à la hauteur de la photo, des dialogues et de certaines scènes, ce film reste en mémoire et encaisse sans sourciller un multiple visionnage. Une Affaire Privée, lui, fait un quasi sans fautes, avec un Lhermite transformé en loser tragique, jouant un détective privé qui enquête sur une disparition. Naviguant entre une bourgeoisie moribonde et des milieux interlopes inquiétants ou grotesques, on reste captivé du début à la fin, sans poursuite en bagnoles, sans gunfight et sans scène avec yamakazi. Là encore, les situations en apparence les plus plates ou incongrues donnent lieu à des dialogues magistraux, interprétés par un casting de première bourre. Avec son Scènes de Crimes, en 2000, Frédéric Schoenderffer avait également commencé à tracer le sillon d'un nouveau polar français adulte qui, tout en maîtrisant les codes d'un genre largement créé par le ciné US, n'hésitait pas à ancrer ses histoires dans une France fictionalisée crédible.
Way of the Gun (2000)
(Publié le 8 février 2010)
A l'heure des bilans décennaux, j'en remets une couche dans la célébration du western urbain contemporain avec le premier et seul film de Christophe mcQuarrie, scénariste de Usual Suspects. Ultraréférentiel, avec des hommages qui vont des Professionnels de Brooks au premier Hitcher en passant par Peckinpah et le Butch Cassidy de Roy Hill, le film possède malgré tout une cohérence esthétique et scénaristique qui en font, à mon avis, l'un des films indispensables de ces dernières années. Alternant scènes d'action et moments (faussement plats) dialogués à la Tarantino, le film est en grande partie un road-movie qui accumule les stéréotypes des genres qu'il aborde pour essayer de les retourner sur leurs versants les plus prosaïques (Tarantino again ?) et donc les plus inattendus. Sur ce plan, la séquence du shoot-out final est d'anthologie. Enfin, la musique du film (référence évidente au film de Brooks précité) est superbe et terriblement efficace dans un registre minimaliste qui permet d'échapper au cancer symphonique qui ronge 95% de la production cinématographique occidentale.
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