mardi 16 mars 2010

Miscellanées (billets initialement publiés sur Facebook)

Hush

(Publié le 9 mars 2010)

Il arrive assez souvent que l'on aime un film pour une heure, une scène, voire 2/3 plans. En principe, dans les deux derniers cas, à moins de s'appeler Desplechin (Cf. son interview à Télérama au moment de la sortie de son Conte de Noël), on précise toujours à son interlocuteur que l'on a pas aimé le film mais son début, son milieu, une scène, etc. Il serait intéressant de faire un florilège thématique de ces films, mais j'ai la flemme. Et à quoi bon, vu que la plupart des scènes ou des parties seraient introuvables sur Youtube et le principe même d'une telle anthologie découragerait quiconque de louer, acheter ou voler lesdits films, qui n'auraient été collectés que pour la seule raison de n'être que partiellement bons. Je vais quand même me montrer aussi magnanime et partageur (et modeste) qu'à mon habitude et vous conseiller de jeter un oeil sur un petit film anglais qui est comestible de bout en bout, mais particulièrement savoureux au début. Ce film s'appelle Hush et il a été réalisé par un certain Mark Tonderai.


Things to Do in Denver when You're Dead (Dernières heures à Denver)

(Publié le 8 mars 2010)

Gary Fleder reste pour moi inoubliable grâce à son Things to Do in Denver When You’re Dead (Dernières heures à Denver en vf). Je ne ferai aucun commentaire sur le reste de sa filmo, exclusivement télévisuelle, qui a de toute façon, pour l'essentiel, échappé à mon radar. Découvert par le plus grand des hasards sur Canal... un soir de garde d’internat, ce Denver est le miracle issu de la collaboration de deux quasi-inconnus qui, avec l’aide d’un casting de rêve (Walken, Garcia, Forsythe et un incroyable Treat Williams…), mettent impeccablement en images un film noir talentueux et bourré d’idées. Partageant quelques points communs avec Usual Suspects, Denver cherche toutefois moins la virtuosité et emprunte un chemin plus simple et direct. Chaque personnage de cette dream team est traité avec respect et avec une impression de profondeur. Walken cabotine presqu’autant qu’à son habitude (avec impossibilité du rituel pas de danse ce coup-ci) mais il projette son ombre maléfique sur tout le métrage et rend crédible l’enchaînement tragique qui emporte les autres personnages. Trois fils narratifs au moins (dont 2 histoires sentimentales !) s’entremêlent pour aboutir à une scène de vendetta inattendue et très politiquement incorrecte. L'un des points communs superficiels entre le scénario de Rosenberg et celui de McQuarrie, c'est l'attention prêtée aux noms des personnages. Dans le film de Fleder, les protagonistes ne sont identifiés que par des pseudos imagés et facilement mémorisables, qui trouvent leur explication dans le passé ou dans un trait de caractère du personnage. Treat "Prince of the City" Williams, par exemple, tient le rôle de Critical Bill, un croque-mort azimuté qui s'entraîne au sac sur les cadavres qu'il est censé mettre en bière, avec Johnny Cash en fond sonore. Il est l'élément incontrôlable qui va provoquer l'ire inextinguible du tout puissant Man with The Plan. Denver, c'est peut-être une variation moderne sur les archétypes de la tragédie grecque ou une adaptation très libre et urbaine du Wild Bunch de Peckinpah. Un film sur la fidélité et l'engagement, surtout quand il n'y a plus rien à gagner ni à perdre. Un film sur la trace, le legs et sur l'impossibilité, quand certaines voies ont été empruntées, de battre en retraite ou tout simplement de la prendre.

The Cooler et Running Scared


(Publié le 8 mars 2010)

Le réalisateur du jour a attendu le 21e siècle pour pondre 2 films noirs remarquables : l'un en 2003 (The Cooler, Lady Chance en vf), l'autre en 2006 (Running Scared, La Peur au ventre en vf). Deux films bien différents, qui ne correspondent sûrement pas au même public, avec un traitement classique pour le premier - basé sur un scénario très malin et un casting en béton - puis un trip à visée essentiellement esthétisante – une sorte de bande démo - pour le deuxième. The Cooler est situé dans le milieu des casinos à Las vegas et est tenu de bout en bout par une écriture solide et 3 acteurs impeccables : Macy, Bello et Baldwin. Bref, la base idéale d'un TP pour tous les apprentis scénaristes qui rêvent de créer un cinéma de genre français capable de rivaliser avec les œuvres des maîtres ricains. Quant à Running Scared, avec le sous-utilisé Chazz Palminteri, c'est une tout autre affaire. Décomplexé au point d'enfiler les dialogues et les situations lourdingues et vulgaires, ce film possède cependant une énergie, une hargne et une inventivité visuelle qui ont emporté mon adhésion à l'arrachée (et en me bouffant pas mal d'énergie) quand je l'ai vu sur grand écran la première fois. La Peur au ventre a les attributs du film d'exploitation avec les moyens d'une série A. Depuis que je l'ai en DVD en revanche, je n'arrive pas à le revoir de bout en bout et je le sens condamné à de futurs visionnages en mode « shuffle » ou mode « single », pour utiliser une métaphore discographique. Justement, pour finir sur cette note musicale, le réalisateur du jour s'appelle Wayne Kramer et je précise déjà, à l'attention de Christian Faure, qu'il ne s'agit pas de l'un des créateurs du White Panther Party.

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